Le Pastoralisme
Avant le boisement systématique des terres incultes des Landes de Gascogne au milieu du xixe siècle, l'économie de la région repose sur le système agropastoral, permettant de tirer parti de la lande, vaste étendue d'un sol sableux pauvre. Les élevages ovins omniprésents servent non pas à la production de viande ou de lait, mais à la fertilisation des sols, à partir desquels les Landais de l'époque cultivent quelques céréales, essentiellement du seigle et du millet, matière première de la fabrication du pain, produit de base de leur alimentation. C'est de cette époque que provient l'image d'Épinal de l'échassier landais surveillant son troupeau.
Durant le xixe siècle, de nombreuses expérimentations avaient pour but de trouver des alternatives à l'agrosylvopastoralisme et de diversifier les cultures. Mais c'était sans tenir compte de la stérilité des sols, et ces remises en cause du système traditionnel furent toutes des échecs fracassants.
La nécessité de fixer les dunes et d'assainir les plaines aura finalement raison de l'agropastoralisme, et c'est finalement le pin qui chassera les pasteurs landais et leurs troupeaux à la fin du xixe siècle.
Les luttes des ouvriers résiniers (1906-1907)
Au début du vingtième siècle, le cours de la gemme augmente fortement et les propriétaires tentent de profiter de cette augmentation, en maintenant le même salaire pour les gemmeurs. Le problème du partage de la récolte des résineux est alors au cœur de la mobilisation des syndicats qui déclenchent des grèves en 1906 et surtout, au printemps 1907. Les gemmeurs du Marensin et notamment de Lévignacq étaient à la pointe du mouvement, car ils réclament le même traitement que ceux de la Grande Lande, pour qui le prix de la récolte est depuis longtemps partagé à moitié. La lutte sur le partage du revenu de la gemme s'accompagne également de revendications sur les conditions du métayage.
Durant l'année 1906, deux grandes vagues de grèves secouent les Landes. La première, en mars-avril, touche les régions de Linxe, Lesperon, Moliets-et-Maa. La deuxième, en mai-juin, s'étende aux régions de Capbreton, Castets, Levignacq, Mézos, Mimizan, Seignosse, Soorts et Soustons. Les résultats vont de la réussite à l'échec.